Lors de l’édition 2015 du salon de Tokyo, MAZDA marquait les esprits en dévoilant le prototype RX-Vision, une berlinette sculpturale équipée d’un moteur (à piston) rotatif, dit Wankel (du nom de son créateur allemand). Depuis, c’est la foire aux rumeurs et la presse mondiale en a fait un marronnier.
Aujourd’hui, le retour de ce moteur à explosion d'un autre genre, loué pour son agrément, notamment pour sa soif des hauts régimes et pour son corollaire, sa sonorité très métallique, mais qui présente deux tares rédhibitoires, celles d’être intempérant et moins fiable que les moteurs classiques, à cylindres, se précise.
Dans une vidéo publiée récemment, le grand manitou de la firme d’Hiroshima, Akira Marumoto, a annoncé que le moteur rotatif effectuera son grand retour avant la fin du premier semestre de 2022.
Ce type de mécanique rarissime, dont MAZDA a été le défenseur le plus ardent, fonctionne selon le cycle de Beau de Rochas (on dirait trop le nom d’un parfum).
Une histoire mouvementée
Pour vous mettre au parfum sans entrer dans les détails d’ordre technique (« khokoum adaby ! »), sachez que d’autres constructeurs s’y sont essayé, notamment CITROËN, avec sa GS Birotor de 1972, ou NSU. C’est d’ailleurs un modèle de ce dernier, le NSU Spider de 1964, qui a été le premier à signer, sous son capot, un contrat de bail avec le moteur Wankel. Mais ils s’y sont cassé les dents les uns après les autres ! MAZDA aussi ! Et pas qu’un peu ! Cependant, certains de ses modèles dotés d’un Wankel ont néanmoins marqué leur époque.
Lancée en 1967, soit trois ans après le NSU Spider (qui, permettez cette digression, est quelque part l’ancêtre de l’AUDI TT Spider, NSU ayant fusionné avec la firme aux Anneaux en 1969), la MAZDA Cosmo Sports 110S a été le deuxième modèle à moteur rotatif de l’Histoire, mais le premier à abriter un birotor, bloc doté, comme son nom l’indique, de deux rotors, de deux pistons rotatifs.
Ses héritières, notamment les trois générations de RX-7 et la RX-8, ont permis à MAZDA d’«enrôler » des régiments d’amateurs de belinettes sportives entre 1979 et 2012.
MAZDA ira même jusqu’à produire des quadrirotors et l’Histoire retiendra que l’Alfa Romeo japonais a été le constructeur qui y a le plus cru, celui qui a gommé avec le plus d’efficacité les déficiences de ce moteur, celui qui l’a produit le plus longtemps et qui l’a même fait triompher en compétition, notamment aux 24 Heures du Mans en 1991 - sous le capot (arrière) de l’iconique proto MAZDA 787B à Wankel atmo de 700 ch.
Un futur électrifié ?
Fin du flash-back. Le Wankel a aussi un présent et un futur. Techniquement, la marque nipponne a déjà renoué avec les plaisirs du rotatif. Les versions hybride et électrique du MX-30, modèle dont le nom évoque les MX-3 et MX-5, mais dont les "suicide doors", les portes à ouverture antagoniste, sont un hommage à la RX-8, sont commercialisées au japon depuis fin septembre dernier et ont déjà recours à un moteur Wankel.
Mais il s’agit d’un petit moteur de 600 cm3 qui sert de prolongateur d’autonomie, qui alimente la batterie sans entraîner les roues. Pour 2022, c'est un vrai bon gros moteur Wankel qui devrait voir le jour. Il sera peut-être associé à un électromoteur, mais ne devrait pas être préposé à l'approvisionnement d'une batterie, occupé qu'il sera (vraisemblablement) à mettre à l'épreuve la motricité des roues.
Un moteur Wankel monté sur un châssis réglé aux petits oignons et enrobé d'une carrosserie de RX-Vision rationalisée dans des proportions raisonnables... La recette est simple et serait synonyme de come-back ayant quasiment autant de « gueule » que celui de Sébastien Loeb en WRC ou que celui de Zinedine Zidane chez les Bleus !
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